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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/56

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MA FEMME

M. le curé de vouloir bien dire lui-même la messe, et lui demander un de ces petits discours qui prouvent aux assistants qu’on jouit d’une certaine considération auprès du clergé de sa paroisse. Enfin, il faut aussi songer à se confesser, et c’est, je vous assure, une grosse affaire, quand on n’en a pas l’habitude.

Enfin, lorsqu’on est véritablement épris de sa femme, et qu’on voit approcher le jour si impatiemment attendu, le sang court plus rapide, le cœur bat plus vite et on n’est pas sans avoir, par moment, un petit frisson de fièvre. Quand à ce grand jour, ce n’est pas lui qui vous apporte le calme et l’apaisement. Généralement on a mal dormi parce qu’on a dû penser à une infinité de choses, se lever à La pointe du jour, s’occuper de détails importants, s’exaspérer d’être obligé de se mettre en toilette à l’heure où le Paris élégant est encore dans son lit. On peste contre son cocher en retard, on court chez sa belle-mère qui se croit obligée de faire un peu d’attendrissement, le beau-père vous prend au collet pour vous dire : « Rendez-la heureuse. »

On arrive à l’église lorsque les invités s’impatientent depuis une heure, on se croise avec un enterrement qui sort de la nef ; devant l’autel, on entasse maladresse sur