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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/57

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MADEMOISELLE GIRAUD

maladresses ; on s’assied lorsqu’il faut se lever, on se lève lorsqu’il faut s’asseoir ; on répond au curé des oui pour des non et vice versa ; on laisse tomber l’anneau nuptial : on désigne, pour tenir le poêle, un ami qui vous envoie à tous les diables. Après la messe, trois cents personnes se précipitent dans une sacristie où le clergé de la paroisse, composé d’une douzaine de personnes, est à l’étroit en temps ordinaire. On est bousculé, serré, pressé, le sang vous monte à la tête, on se sent affreux, lorsqu’on avait une si jolie occasion d’être joli garçon. Enfin, vous sortez de ce petit enfer pour être assailli par une foule de mendiants qui vous couvrent de bénédictions à cinquante centimes pièce.

La journée se termine par quelque petite fête de famille à laquelle il est impossible de se soustraire, à moins qu’on n’ait eu l’esprit d’enlever sa femme en sortant de l’église. Mais ces enlèvements-là, devenus à la mode dans ces derniers temps, ne sont pas toujours faciles. Mille raisons peuvent s’y opposer. La soirée se passe donc au milieu d’une famille nouvelle, accourue des quatre points cardinaux de Paris et parfois de la France, pour vous faire honneur. Il faut sourire à chacun, essuyer des bordées