Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
MA FEMME

tendresse. Ce n’est pas un mari qui vous parle, je le suis du reste si peu, c’est un ami qui aura pour vous toutes les indulgences. Peut-être avez-vous au cœur un de ces amours de jeune fille, de cousine à cousin, par exemple, auxquels on attache une importance exagérée. Eh bien ! loin de vous en faire un grief, je vous traiterai comme une enfant malade, je vous entourerai de soins et j’attendrai votre guérison.

— Non, me dit-elle, ce n’est pas cela.

— Alors je cherche et…

— Vous ne trouverez pas, et il est préférable pour vous que vous ne trouviez pas. Dites-vous : « C’est comme cela, » et essayez d’en prendre votre parti.

— Ce parti, ma chère amie, est impossible à prendre ; je suis votre mari, légalement du moins, si je ne le suis pas de fait.

— Ce mariage n’a pas dépendu de moi, vous l’avez voulu contracter envers et contre tous. Rappelez vos souvenirs : vous me rencontrez pour la première fois, un soir, aux Champs-Élysées : ai-je tourné la tête de votre côté, avez-vous l’ombre d’une coquetterie à me reprocher ? Non.

Vous vous rendez chez Mme de Blangy, vous lui