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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/97

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MADEMOISELLE GIRAUD

parlez de moi et de vos projets ; que vous a-t-elle répondu ? « Paule ne vous convient pas, renoncez à elle. » Cependant vous vous faites présenter chez moi, vous plaisez à mon père, à ma mère, pouvais-je vous fermer la porte d’une maison où je n’étais pas la maîtresse ? Je me suis contentée de vous montrer une froideur que je ne ressentais même pas, car, je vous le répète, vous m’avez été tout d’abord sympathique. Trois semaines s’écoulent, et vous ne craignez pas de demander ma main. Toute ma famille essaye de me persuader que vous me convenez sous tous les rapports, et j’en suis moi-même convaincue. Je résiste pourtant, et mon père, qui m’a déjà vue refuser trois mariages, sans avoir donné un seul bon motif de non refus, commence à se fâcher et me menace du couvent. Le couvent ! Me voyez-vous, à vingt ans, retourner au couvent, moi qui n’ai pas d’idées religieuses ! J’ai peur et je finis par dire à mon père : « Que votre volonté soit faite ! » Mais à vous, je vous dis : « Renoncez de vous-même à vos projets ; je ne puis pas vous refuser, mais retirez votre demande. Vous méritez d’être heureux et je ne saurais contribuer à votre bonheur. » Au lieu de vous tenir pour averti, vous n’attachez aucune importance à ces paroles, vous persistez à me prendre pour