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Page:Beltjens - Nox, 1881.djvu/36

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Te prends-tu pour l’enfant d’une aveugle nourrice,
Sans loi, sans liberté, sans but, sans avenir ?
Te crois-tu le jouet d’un tout-puissant caprice,
D’un Dieu qui se ferait un plaisir de punir ?

Il en est temps : reviens de ton erreur première
Où tu vas tâtonnant, ivre d’obscurité ;
Au fond de ton esprit laisse entrer la lumière
Et courbe tes genoux devant la Vérité.

Quelque mal, ici-bas, qui t’assiège et t’étreigne
Et te fasse crier dans ses cercles de fer,
Tu subis la Justice éternelle qui règne
De la cime des cieux jusqu’au fond de l’enfer.

Comme à la pesanteur que nul astre n’évite,
Chaque atome obéit inéluctablement ;
Autour de ce soleil chaque homme aussi gravite.
À travers des chemins qu’il s’est faits librement.

Nul ne peut éluder son algèbre impeccable,
Où la moindre pensée, et la moindre action,
Comme un chiffre à son rang, méritante ou coupable.
Trouve sa récompense ou sa punition.