Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
voyages en égypte,


que les Romains avaient l’usage de tirer de ces carrières des colonnes et pilastres de granit, sans doute pour décorer leurs constructions religieuses, suivant l’exemple des Égyptiens.

Quand je revins à Assouan, il n’y avait pas encore de bateau arrivé. Empressé de retourner à Thèbes, je m’impatientai de ce retard. Nous étions assis sous un bosquet de palmiers, mangeant notre soupe de riz et notre viande avec l’aga, quand un Arabe vint s’approcher de lui, et lui dit quelques mots à l’oreille, comme pour lui communiquer une affaire de grande importance. L’aga se leva sans achever son dîner, et s’en alla avec l’air d’un homme très-affairé. Après une absence d’une demi-heure, il revint, accompagné de deux autres personnes de distinction, et du vieil Arabe qui l’avait appelé. Ils s’assirent tous autour de moi, et après quelques circonlocutions, ils me demandèrent si j’avais envie d’acheter un gros diamant. Sans être joaillier, je pensais que, dans cette occasion, je pouvais faire un marché s’il était bon, et me procurer à Esné l’argent nécessaire ; car, dans le temps qui court, les diamans ne sont pas à négliger quand on peut les avoir à bon compte. Je dis en conséquence à l’aga que si la marchandise était bonne, et que nous pussions tomber d’accord, je l’acheterais ;