et un tapis fait en feuilles de palmier. Je donnai en retour une paire de bottines turques, et deux petits miroirs.
En arrivant à Deir, nous rencontrâmes Khalil, frère du cacheff, qui traversait le Nil en bateau ; il nous dit, en nous hélant, qu’il viendrait nous voir bientôt. Il faisait déjà nuit ; cependant nous allâmes voir sur-le-champ le temple de ce village à la lueur de chandelles. Nous espérions partir le lendemain de bonne heure, et éviter ainsi la visite d’un prince dont nous n’avions point à nous louer ; en revenant nous ne pûmes nous procurer des vivres, parce qu’il était trop tard. Vers dix heures Khalil parut, mais nous étions déjà couchés : nous apprîmes le lendemain qu’il nous avait envoyé de l’eau-de-vie et un agneau. Nous étions fâchés de cet envoi qui nous forçait de retarder notre départ. Quelque temps après il vint à bord, accompagné de sa suite. Nous le remerciâmes de son cadeau ; mais nous lui dîmes que nous ne pouvions rien lui donner en retour, attendu que nous nous trouvions nous-mêmes au dépourvu, et qu’à Ybsamboul nous avions été réduits pour toute nourriture pendant plusieurs jours, à du dourrah bouilli, à cause du refus des paysans de nous vendre aucune espèce de vivres. Quoique ses ordres eussent