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provoqué ce refus, il feignit néanmoins, comme son frère, de s’étonner de ce qui nous était arrivé. Voulant quitter ces cacheffs de bon accord, nous ne jugeâmes pas prudent d’appuyer beaucoup sur ce point. Après avoir examiné notre bateau, et la figure étrange que nous avions trouvée dans le temple[1], il nous quitta avec beaucoup de mécontentement, et se mit sur-le-champ en route. Il était évident que sa politesse n’avait été que forcée, et qu’il avait voulu l’emporter dans notre esprit sur son frère, dans l’espoir que, si nous revenions en Nubie, nous lui apporterions de plus beaux présens qu’au cacheff aîné.

Le temple de Deir est dans un état très-dégradé. Je ne découvris qu’une ou deux figures entières ; on en voit cependant assez pour présumer que le temple était dédié à Osiris. Il avait un portique soutenu de seize piliers, dont douze sont tombés : on distingue une nef, et un sanctuaire, avec deux petites salles sur les deux côtés.

En deux heures de temps nous arrivâmes à Àlméida, petit temple ruiné au nord du Nil. Le fleuve forme en cet endroit un coude, en se dirigeant du nord-ouest au sud-est. Le petit temple d’Alméida a servi d’église aux grecs ; ils ont cou-

  1. C’était apparemment la petite figure assise dont l’auteur parle, p. 346. (Le Trad.)