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Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/99

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en nubie, etc.


en profusion par le nez et la bouche, je fus incapable de continuer l’opération ; elle fut donc ajournée au lendemain. Le 10 et le 11, nous approchâmes sensiblement du fleuve ; et le 12, enfin, le buste du jeune Memnon atteignit heureusement le bord du Nil. Outre la paie stipulée, je donnai à chacun des Arabes un bakchis ou présent, consistant en une piastre ou douze sous.

Ils en furent très-satisfaits, et ils avaient bien mérité une gratification pour leurs efforts inouis. En effet, transporter une masse aussi énorme, par le moyen lent et pénible des rouleaux et des leviers, au milieu d’une chaleur excessive et de la poussière, était un travail que des Européens n’auraient pu achever ; et ce qui est encore plus étonnant, c’est que les ouvriers, pendant ces opérations pénibles, qui tombèrent dans l’époque du rhamadan, ne mangèrent ni ne burent jamais qu’après le coucher du soleil. Je ne puis encore concevoir comment ils ont pu, à jeun, résister à tant de fatigue et à tant de chaleur.

Le lendemain matin quelques Arabes, conformément à mes désirs, vinrent me prendre pour me conduire au souterrain où se trouvait le sarcophage que M. Drovetti avait inutilement essayé d’enlever, et dont il m’avait fait