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en nubie, etc.


et nous passâmes la nuit sous une tente, faite à l’aide d’une natte qu’on avait jetée sur deux bâtons plantés en terre.

Dans la matinée du 3, le vent s’étant apaisé, et le lac étant devenu calme comme auparavant, nous nous embarquâmes, et nous côtoyâmes toute la journée la rive en nous dirigeant au nord. Au pied de la montagne qui baignait le lac de ce côté, je ne vis rien de remarquable. En quelques endroits de la côte il croît sous l’eau une grande quantité de jonc, séjour d’une foule d’oiseaux aquatiques ; le pélican se voit sur ce lac aussi fréquemment que sur le Nil ; on y trouve également beaucoup de canards sauvages et une sorte de grosses bécassines. Vers le soir nous abordâmes la côte opposée à celle où nous nous étions embarqués. Les bateliers proposaient de traverser le lac le lendemain matin pour nous ramener au point de notre départ ; mais comme je me rappelais avoir vu marquée dans quelques cartes une ville non loin de l’endroit où nous nous trouvions alors, je pris dans la matinée du 4 mai la route des montagnes. Le soldat et les bateliers coururent après moi pour m’engager à revenir, prétendant que je ne verrais rien. Je leurs répondis que je ne voulais que gravir les montagnes, pour jeter un coup-d’œil sur le lac et la contrée d’alentour.