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voyages en égypte,


L’un d’eux, pour m’en dissuader, dit, par mégarde, que je ne trouverais que quelques maisons délabrees et un haut mur. Il ne m’en fallut pas davantage. À force de promesses et de menaces j’obtins de cet homme qu’il me montrât ces maisons délabrées. Je partis donc avec tout l’équipage du bateau ; à peine eûmes-nous gravi les collines les plus basses que j’eus devant moi les ruines d’une ville. Quand nous les eûmes atteintes, je vis que c’était une ville grecque[1]: ce ne pouvait être que la ville de Bacchus, indiquée dans les anciennes cartes. On y voit un grand nombre de maisons à moitié écroulées, et un haut mur de briques cuites au soleil, qui sert d’enceinte aux ruines d’un temple. Les maisons construites en briques comme le mur ne sont pas jointes, ni rangées le long de rues ; elles ne sont séparées que par des ruelles de trois à quatre pieds de large ; un chemin, pavé de grosses pierres, conduit à travers la ville au temple dont la façade est tournée au midi. Au centre de la ville, je trouvai des maisons ou plutôt des celliers dont le plafond était de niveau avec le sol, en sorte qu’on ne se serait pas douté que l’on marchât sur des maisons souterraines. Comme les bateliers avaient apporté leurs haches, je fis ouvrir deux

  1. Voyez l’Atlas, planche 23.