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voyages en égypte,


courait l’Egypte et la Syrie sans avoir un interprète et sans savoir un mot d’arabe. Cet homme respectable bravait toutes les fatigues, tous les obstacles avec un courage étonnant, et marchait sur les traces des voyageurs célèbres, mais sans faire le bruit que plusieurs d’entre eux ont fait de leurs exploits, et sans se soucier que quelqu’un fût instruit de ses voyages. Malgré cette grande modestie, il était mal vu par certain Européen en Égypte, et il essuya même de mauvais procédés de sa part. Mais je réserve pour un autre ouvrage, l’exposition de la conduite de cet Européen haineux qui aurait voulu tout seul visiter l’Égypte. M. Slowman était descendu de sa cange du Nil, pour venir me trouver ; puis il continua son voyage à la seconde cataracte, d’où je le vis revenir plus tard sain et sauf. J’allai faire ensuite une visite à mon bon ami Khalil-bey d’Esné, qui alors commandait, comme je l’ai dit, dans la province de Beny-Souef. II venait de dîner ; il fut bien aise de me voir et se félicita d’être à même de me servir. Dès que je lui eus dit que je désirais pénétrer dans l’Oasis de l’ouest, il envoya, d’après ma demande, chercher le cheik des Bédouins. Il s’informa de bien des choses, particulièrement des mines de soufre et d’émeraudes qu’on avait découvertes, et qu’il croyait très-profitables pour