Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/321

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précieux ou des liqueurs. Ailleurs on conduit devant le héros assis des prisonniers barbus, ayant les mains liées, et des femmes prisonnières, vêtues de longues robes, et.avec de hautes coiffures. Dans un autre endroit on immole un prisonnier ; ailleurs on a représenté l’assaut et la prise d’une tour ; un homme, armé d’une hache, cherche à faire une brèche dans les murs du haut desquels sont précipites plusieurs des assiégés, tandis que d’autres-sont amenés comme prisonniers.

Tous ces sujets, ajoute M. Burekhardt, sont les plus beaux échantillons de sculpture historique, que j’aie vus dans la vallée du Nil ; les figures sont même dessinées avec plus de chaleur que celles de Thèbes ; celles des animaux annoncent une grande correction. Les sujets acquièrent de l’importance par la considération qu’ils retracent un fait historique que ne rappelle aucun autre monument. On voit que le héros d’Égypte a porté ses armes dans un pays habité par des lions, des giraffes, des singes et des éléphans ; on ne trouve aucun de ces animaux en Nubie ou en Dongola ; l’éléphant et la giraffe habitent les bords du Nil vers Sennaf, les forêts des frontières de l’Abyssinie, ainsi que les bords de l’Astaboras et de l’Astapus, d’où l’on importe aussi maintenant en Égypte les femmes esclaves les plus belles et les plus estimées. Tous ces triomphes, retracés par la sculpture, annoncent donc que le théâtre de la guerre a dû être dans les pays situés au sud de la contrée civilisée de l’ancienne Méroé ; car les prisonniers, qui ne portent d’autre vêtement que des peaux d’animaux, annoncent un peuple sauvage. Les batailles représentées à Thèbes, à Louxor et à Carnak paraissent se rapporter à des expéditions moins lointaines. Ne pourrait-ou pas admettre que les