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voyages en égypte,


tance de la mer, ou le danger d’être la victime de la férocité des habitans ; nous ne manquons pas

    latitude, et probablement dans les mêmes bancs de minerai ; et puis il résulte de l’examen du voyageur anglais, que ce que l’on a pris pour de l’émeraude, n’en est point. Nous allons entendre Bruce lui-même. Le 14 mars il fit voile de Quosseir, avec un vent de nord-est, ayant pris pour guide un homme qui avait été deux fois à l’île qui renferme la montagne d’émeraudes ; car c’est dans une île de la mer Rouge que Bruce a cherché et trouvé les mines ; ce ne sont donc pas celles du mont Zabarah. Le 15, il vit un grand rocher qui s’élevait comme une colonne du sein de la mer. Il crut d’abord que c’était une partie du continent ; mais, en approchant, il s’aperçut que c’était une île de forme ovale, éloignée d’environ trois milles du rivage, et située sous le vingt-troisième degré trois minutes nord. Les indigènes l’appellent Gibel-Siberget. Le 16 il y débarqua, et alla visiter la montagne dont les mines de prétendues émeraudes ont été exploitées par les anciens. « Au pied de la montagne, ou à environ sept pas au dessus de sa base, dit Bruce, il y a cinq trous ou puits, dont le plus grand n’a pas quatre pieds de diamètre. On les nomme les puits de Zumrud, et c’est de là, dit-on, que les anciens tiraient des émeraudes. Nous n’avions ni le dessein d’entrer dans ces puits, ni les choses qu’il nous eût fallu pour pouvoir y descendre, d’autant plus que l’air y est vraisemblablement très-mauvais. Je ramassai des chandeliers et quelques fragmens de leurs socles, pareils à ceux qu’on rencontre par milliers en Italie. Je trouvai aussi quelques très-petits morceaux de ce cristal vert et fragile qu’on nomme Siberget et Billet en Ethiopie, et qui est