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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/107

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— C’est pourtant vrai ! Ce soir !

— Je vous quitte à douze heures. Mais encore ce matin nous ferons ce que vous demanderez… Nous pouvons monter l’auto à Boulogne.

— Ah ! Très bien, ça.

— Et sur le chemin, voir les hôpitals.

— Loin du front ?

— Désirez-vous voir le ligne de feu ?

— Du tout, repartit vivement Barbet, au contraire. Les premières lignes… tout le monde les connaît… c’est toujours la même chose : des obus, des attaques, vingt fois on a raconté ça aux lecteurs… Il est préférable de leur dépeindre un peu notre étonnant service de santé, car là-dessus, hélas ! pour vous égaler, nous avons à faire ! Si vous me promettiez que cela restera entre nous, je vous raconterais, mon cher major, des détails…

— Oh ! dit James Pipe, je serais excédemment heureux ; mais nous devons premièrement prévenir le chauffeur, pensez-vous pas ?

Et de ses grandes jambes il courut au hangar sous lequel était l’auto. Barbet resta donc avec ses confidences. Marchant de long en large, il se les fit à soi-même, et son imagination y avait ajouté quand, une fois en route, il recommença :