M. Rat. — Je ne le recevrai pas.
Emmanuel. — Monsieur Rat, finissons.
M. Rat. — C’est fini.
Emmanuel. — Contre ma nature je ne puis pas lutter.
M. Rat. — Vous êtes original, Monsieur, je sais.
Emmanuel. — Ne me méprisez pas.
M. Rat. — Oh ! dans mon esprit…
Emmanuel, se décidant. — Alors, pour la seconde fois je remets mon complet, mais… soyez courageux ; et faites pour moi, que vous connaissez, ce que vous avez fait pour l’État, que vous ne connaissez pas.
M. Rat. — Je n’ai rien fait pour l’État.
Emmanuel. — Vous ne lui demandez jamais d’argent et vous lui en prêtez.
M. Rat. — Contre intérêts !
Emmanuel. — Bien. Quand vous lui donnez quatre cents francs, au bout d’une année, dans sa gratitude, lui vous en rend vingt. Faites de même : donnez-moi votre complet. Dans douze mois vous aurez un louis.
M. Rat. — Pardon. L’État, si je veux, me rend mon capital.
Emmanuel. — Avec un louis, je vous rendrai votre complet.
M. Rat. — Mais il aura servi !
Emmanuel. — Et votre argent ne sert pas ?
M. Rat. — Il ne s’use guère.
Emmanuel. — Je n’use guère non plus. Monsieur Rat, vous vivez gauchement. Vous m’apportez une note et n’osez pas la toucher. Je