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SOCIÉTÉ ROYALE DU CANADA

tous portés en Normandie, ils y firent leurs embarquements en partie à La Rochelle. Le gouverneur et les familles s’entrefaisaient des reproches et le roi ayant bien voulu les écouter, eut la bonté de nommer du corps de la compagnie[1] des personnes de la première dignité pour prendre attention à ce qui se passait dans cette colonie. Ce furent MM. de Morangis, de la Marquerie, Verthamont et Charm, et depuis M. de Lamoignon, de Boucherat et de Lauzon, ce dernier, aussi du : corps de la compagnie, s’offrit de passer au pays pour accommoder les difficultés Son embarquement se fit à la Rochelle. C’était un homme de lettres. »[2]

Jean de Lauzon ne figure pas dans la première liste des Cent-Associés en 1627, mais il n’en était pas moins activement occupé de l’établissement du Canada depuis cette date et il continua ainsi jusqu’à 1663. À vrai dire, il fut la cheville ouvrière de la compagnie durant ces trente-six années, si bien qu’il transporta avec lui à Québec le siège de l’administration et que de 1651 à 1657. on semble n’avoir point tenu compte du bureau de Paris.

Les trois années du gouvernement de M. d’Ailleboust devant expirer l’automne de 1651, la compagnie des Cent-Associés tint une séance à Paris chez le sieur Cheffault, son secrétaire. Le 2 janvier 1651 les noms de Jean de Lauzon, Duplessis-Kerbodeau[3] et Robineau Bécancour furent présentés au roi et à la reine pour le choix d’un gouverneur pendant trois ans. Lauzon fut accepté.[4]

Le 14 octobre M. de Lauzon arrivait à Québec avec M. Duplessis-Kerbodeau, nommé gouverneur de Trois-Rivières. Les appointements de ce dernier étaient élevés à 5,250 livres. Il y a apparence que Robineau avait fait le voyage avec eux. Tous ces commerçants de fourrures s’entendaient ensemble.

Pour compenser l’augmentation accordée à M.. Duplessis, on venait de retrancher 1,000 francs à M. de Maisonneuve sur ce qui lui était versé annuellement depuis 1648 pour lui et sa garnison, le réduisant par là à 3,000 francs. Le gouverneur général obtenait pour lui-même un supplément de 2,000 livre, sans autre charge que d’accroître la garnison de Québec de trois soldats. Le 9 novembre M. de Maisonneuve s’embarqua, pour la France.[5]

« L’arrivée de Lauzon, en 1651. inaugura les misères et les humiliations de Villemarie. Le premier acte du nouveau gouverneur fut de retrancher à Maisonneuve le supplément de 1,000 livres qui lui avait été accordé sous d’Ailleboust. À Québec, remarque amèrement M. Faillon, le conseil attribuait des pensions aux jésuites, aux hospitalières, à la

  1. Parmi les Cent-Associés.
  2. Documents de la Nouvelle-France, Québec, 1883 I, 250.
  3. Ce doit être un autre individu que Duplessis-Bochart qui commandait la flotte du Canada en 1632-37. Voir le Bulletin des Recherches historiques, Lévis, 1896.
  4. Dollier de Casson, Histoire du Montréal, Addenda, p. 265.
  5. Histoire des Canadiens-Français, — III, 15, 28, 30, 34, 37, 139  ; V, 39.