Page:Benoit L Atlantide.djvu/172

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sympathique que M. Le Mesge, avec son érudition cauchemardesque. Mais, vrai Dieu, quelle recrue il ferait pour le Hammam de la rue des Mathurins ! »

— Cigarette, sidi.

Sans attendre ma réponse, le nègre m’avait introduit dans la bouche une cigarette qu’il alluma, et se remit derechef à m’astiquer sur toutes les coutures.

« Il parle peu, mais il est obligeant », pensai-je.

Et je lui envoyai une bouffée de fumée en plein visage.

Cette plaisanterie parut infiniment de son goût. Il manifesta aussitôt son contentement en m’appliquant de grandes claques.

Quand il m’eut dûment étrillé, il prit sur la coiffeuse un petit pot, et se mit à m’oindre le corps d’une pâte rose. Toute fatigue parut s’envoler de mes muscles rajeunis.

Un coup de marteau frappé sur un timbre de cuivre. Mon masseur disparut. Entra une vieille négresse rabougrie, vêtue des plus criards oripeaux. Elle était bavarde comme une pie, mais je ne compris d’abord pas un traître mot dans l’interminable chapelet qu’elle dévidait, tandis que, s’étant emparée de mes mains, puis de mes pieds, elle polissait leurs ongles avec des grimaces convaincues.

Un nouveau coup de timbre. La vieille fit place à un second nègre, celui-ci grave, tout de blanc vêtu, avec une calotte de coton tricoté sur