Page:Benoit L Atlantide.djvu/250

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D’abord furieux, il s’était, petit à petit, habitué à me remorquer. Il filait, presque à ras du sol, avec des reniflements de bonheur.

Rien qui ressemble à un corridor noir comme un corridor noir. Un doute me vint. Si j’allais me trouver tout à coup dans la salle de baccara. Mais c’était de l’injustice envers Hiram-Roi. Frustrée, elle aussi, depuis trop longtemps, d’une chère présence, elle me conduisait bien, la brave bête, là où je souhaitais qu’elle me conduisît.

Soudain, à un tournant, l’obscurité vers laquelle nous marchions s’irradia. Une rosace verte et rouge, d’un éclairage très pâle, apparut.

En même temps, le guépard s’arrêtait avec un miaulement sourd devant une porte où était découpée cette rosace lumineuse.

Je reconnus la porte que m’avait fait franchir, le lendemain de mon arrivée, le Targui blanc, quand j’avais été assailli par Hiram-Roi, quand je m’étais trouvé en présence d’Antinéa.

— Nous sommes aujourd’hui de bien meilleurs compagnons, — soufflai-je en le flattant pour qu’il ne poussât pas un grognement indiscret.

En même temps, j’essayai d’ouvrir la porte. Sur le sol, la verrière se répétait, verte et rouge.

Un simple loquet, que je fis tourner. En même temps, je raccourcissais la laisse, pour être plus maître d’Hiram-Roi, qui commençait à devenir nerveux.

La grande salle, où j’avais vu pour la première fois Antinéa, était toute noire. Mais le jardin sur