Page:Benoit L Atlantide.djvu/251

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lequel elle s’ouvrait brillait sous une lune trouble, dans un ciel pesant d’orage qui n’éclate pas. Aucun souffle d’air. Le lac luisait comme une masse d’étain.

Je m’assis sur un coussin, le guépard ronronnant d’impatience maintenu solidement entre mes deux genoux. Je réfléchis. Non sur mon but. Il y avait longtemps qu’il était arrêté. Mais sur les moyens.

C’est alors qu’il me sembla percevoir un murmure lointain, un bruit assourdi de voix.

Hiram-Roi grogna plus fort, se débattit. Je lui rendis un peu de laisse. Il se mit à raser les murs sombres, du côté d’où semblait partir le bruit. Je le suivis, trébuchant le plus discrètement possible dans les coussins épars.

Maintenant, mes yeux accoutumés à l’obscurité discernaient la pyramide de tapis où m’était apparue Antinéa.

Soudain, je trébuchai. Le guépard s’était arrêté. Je sentis que je lui avais marché sur la queue. Brave animal, il ne cria pas.

Tâtant la muraille, je sentis une seconde porte. Doucement, doucement, comme la précédente, je l’ouvris. Le guépard rugit faiblement.

— Hiram-Roi, — murmurai-je, — tais-toi.

Et j’entourai de mes bras son cou puissant.

Je sentis sur mes mains sa langue humide et tiède. Ses flancs battaient. Un immense bonheur les secouait.

Devant nous, éclairée dans sa partie centrale, une nouvelle salle venait de surgir. Au milieu,