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voilà les numéros du 15 octobre. Il faudra voter des félicitations à ce brave Ameur.

Son allégresse était communicative.

— C’est le digne commerçant turc de Tripoli qui consent à prendre des abonnements à toutes les revues intéressantes des deux continents. Il les achemine vers une destination dont il se soucie peu par Rhadamès. Mais voici les revues françaises.

M. Le Mesge parcourait fiévreusement les sommaires.

— Politique intérieure : des articles de MM. Francis Charmes, Anatole Leroy-Beaulieu d’Haussonville sur le voyage du tsar à Paris. Tiens, une étude sur les salaires du moyen âge par M. d’Avonel. Maintenant des vers, des vers de jeunes poètes, Fernand Gregh, Edmond Haraucourt. Ah ! un compte rendu de livre d’Henry de Castries sur l’Islam. Cela peut être plus intéressant… Mais je vous en prie, cher monsieur, prenez ce qui vous conviendra.

La joie rend les gens aimables, et véritablement M. Le Mesge délirait.

Un peu de brise venait maintenant de la fenêtre. Je m’approchai de la balustrade, et, m’étant accoudé, je me mis à parcourir un numéro de la Revue des Deux Mondes.

Je ne lisais pas, je feuilletais, les yeux tantôt sur les pages où grouillaient les petits caractères noirs, tantôt sur la cuvette rocheuse, qui grésillait, rose pâle, sous le soleil déclinant.

Soudain mon attention commença à se fixer.