Page:Benoit L Atlantide.djvu/77

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gineuse, nous donnant par avance le spectacle microscopique de ce qui allait fondre tout à l’heure sur nous.

Poussant d’aigres cris, un vol d’oies sauvages passa. Très basses, elles venaient de l’Ouest.

— Elles fuient vers la Sebkha d’Amandghor, — dit Bou-Djema.

— Il n’y a plus d’erreur possible, — pensai-je.

Morhange me considérait avec curiosité.

— Que devons-nous faire ? — demanda-t-il.

— Remonter immédiatement sur nos chameaux, nous hâter de chercher abri sur quelque élévation de terrain. Rendez-vous compte de notre situation. Il est commode de suivre le lit d’un oued desséché. Mais, avant un quart d’heure peut-être, l’orage aura éclaté. Avant une demi-heure, c’est un véritable torrent qui va se ruer par ici. Sur ce sol, à peu près imperméable, les pluies roulent comme un seau d’eau projeté sur un trottoir bitumé. Rien en profondeur, tout en hauteur. Au reste, voyez plutôt.

Et je lui désignai, à une dizaine de mètres en l’air, au flanc du couloir rocheux, longues traînées creuses et parallèles, de vieilles traces d’érosion.

— Dans une heure, les eaux ruisselleront à cette hauteur-là. Voilà les marques de la précédente inondation. Allons, en route. Il n’y a plus un instant à perdre.

— En route, — fit placidement Morhange.