Page:Benoit L Atlantide.djvu/86

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engagé le long de la rive rocheuse fraîchement saccagée…


En ce moment, on peut bien dire que Morhange est allé au-devant de sa destinée…


Je le suivi. Nous eûmes toutes les peines du monde à faire deux ou trois cents mètres. Enfin, nous aperçûmes, à nos pieds, une petite crique clapotante, où le flot était en train de baisser.

— Regardez, — dit Morhange.

Un paquet noirâtre se balançait sur les eaux de la crique.

Quand nous fûmes au bord, nous vîmes que c’était le corps d’un homme vêtu des longs voiles bleu foncé des Touareg.

— Donnez-moi une main, — dit Morhange, — et arc-boutez-vous de l’autre à la roche, ferme.

Il était fort, très fort. En un instant, comme se jouant, il avait ramené le corps sur la berge.

— Il vit encore, — constata-t-il avec satisfaction. — Maintenant il s’agit de le conduire à la grotte. Cet endroit ne vaut rien pour ranimer un noyé.

Il souleva le corps entre ses bras puissants.

— C’est étonnant comme il pèse peu, pour un homme de sa taille.

Quand nous eûmes fait en sens inverse le chemin de la grotte, les cotonnades du Targui étaient à peu près sèches. Mais elles avaient abondamment