Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/157

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frit peu des escarmouches qu’on lui livra. Non qu’elle fût attachée à ses devoirs. Elle ne s’en connaissait aucun, n’ayant jamais pris le temps d’y songer ; non qu’elle fût très-surveillée par son mari, qui professait en pareille matière une confiance aveugle et du meilleur goût, mais elle n’avait pas assez de suite dans les idées pour conduire une intrigue ou même pour ébaucher simplement un roman. La seule affection vive qu’elle éprouva jamais fut pour une amie de pension, qui habitait non loin d’elle par suite de son mariage avec un riche propriétaire tourangeot. Moins jolie que sa compagne d’enfance, madame de Courvol avait plus d’esprit et plus de cœur, et son intimité avec une personne aussi inférieure moralement, ne s’expliquait guère que par un certain besoin de domination qui était