Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/159

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Et cette phrase fut si souvent répétée, tantôt sérieusement, tantôt par plaisanterie, qu’elle suffit pour lui faire prendre en horreur le nom seul du mariage.

— Quel esprit, quel cœur, quelle éducation ces deux automates peuvent-ils avoir donnés à leur enfant ? se demandait Félix, alternativement impatienté par les poses maniérées de madame de Vallombre et par les phrases creuses de son mari.

Et de minute en minute, il s’attendait à voir paraître mademoiselle Suzanne.

Mais il attendit en vain. La jeune fille ne descendit de sa chambre qu’à six heures, lorsque tout le monde était déjà dans la salle à manger.

Elle fit une révérence timide, puis alla droit à son père, lui prit le front dans ses