Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/168

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sultat du babillage et des gentilles indiscrétions de Blanche fut d’abord de fortifier chez Félix l’intérêt éclos à première vue, puis d’inspirer à Suzanne une confiance et une estime singulières, qu’elle n’avait jamais ressenties pour personne.

Gaston, souvent absent, sous prétexte de chasse dans les environs, ne faisait que passer de temps en temps quelques heures au logis. Il rentrait fatigué d’une longue chevauchée, ayant grand’faim ou grand sommeil, et ne songeait guère à remarquer tels petits frais de toilette qu’on avait faits pour lui. Félix voyait mieux, et ne manquait jamais de lui signaler ces manifestations, bien timides, sans doute, quoiqu’on se les reprochât comme trop audacieuses. Avec la fine intuition de son sexe, la pauvre petite devinait qu’elle avait un allié