Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/200

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n’osaient plus se plaindre et admiraient de toutes leurs forces.

Félix, sans les contredire, se méfiait de cette furia d’un officier de vingt-cinq ans, trop ardente pour être de longue durée. Il avait raison ; peu à peu l’engouement de Gaston se calma.

La campagne se prolongeait ; les nouvelles qu’il recevait de France augmentaient à chaque instant ses inquiétudes au sujet de madame de Courvol, qui se mourait d’une maladie que le chagrin avait rapidement développée. Gaston était bon fils avant d’être soldat ; il le sentait maintenant aux élans de son âme vers cette mère dont il avait méconnu la tendresse et la volonté. D’autre part une mauvaise chance semblait le poursuivre ; son régiment, décimé dès le commencement de la campagne,