Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/201

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ne figura pas dans les affaires principales. M. de Courvol resta longtemps à Constantinople, oisif et impatient, n’ayant pas pour s’étourdir ce tumulte des batailles dont le rêve l’avait si souvent poursuivi et dont l’écho seul arrivait maintenant jusqu’à lui. Réduit au rôle de spectateur, lui qui aurait voulu agir, ne trouvant pas les événements aussi grands que son imagination les avait créés, il tomba d’abord dans le découragement, puis il s’arma d’une nouvelle sorte de vaillance plus noble et plus rare que celle qu’il avait connue jusque-là : il se jeta dans l’étude, il se mit à penser pour la première fois de sa vie, et ces longs mois de dégoût, d’inaction, stériles au point de vue de son avancement, portèrent des fruits bien autrement précieux que ceux qu’il avait ambitionnés, trempèrent le caractère mâle