Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/202

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qu’on lui connut plus tard et qui l’a placé au rang des officiers les plus distingués de la génération actuelle. Sa mère s’apercevait, par sa correspondance, de cet heureux changement ; souvent, en lisant à Suzanne le journal dont il traçait chaque soir quelques pages :

— Tout est bien, disait-elle, il a eu raison de partir, car tu le verras revenir digne de toi. Et moi le reverrai-je ?

Ses yeux alors se remplissaient de pleurs ; elle pensait que plusieurs fois déjà le retour du régiment de son fils avait été annoncé comme prochain, que toujours la bonne nouvelle avait été démentie, que le second automne approchait et que cette saison-là est funeste aux malades.

C’était vers la fin de septembre. Madame de Courvol était plus faible ; elle avait été privée