Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un homme très-sérieusement épris d’une femme, et à qui cette femme dirait : — Je ne me sens plus capable d’avoir d’amour pour personne, mais j’ai pour vous les meilleurs sentiments d’estime, d’amitié. Si vous voulez vous en contenter, je suis prête à vous confier le soin de mon bonheur ?

— S’il aimait comme j’aime, il donnerait sa vie pour entendre ce mot-là.

— Eh bien ! ne partez donc plus ; je ne vous ai pas défendu de m’aimer.

— Et ce ne sera jamais que de l’amitié ?

— Je vous promets de lutter avec vous contre mes douleurs passées, dit-elle avec un sourire doux et triste. Je ne vous défends pas de vous faire aimer.

 

Félix avait toutes les délicatesses, il resta