Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/295

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— J’essaye de dormir… Mais le moyen en vous regardant ?

On l’avait habituée à des compliments plus quintessenciés que celui-là ; aussi m’interrompit-elle au premier mot :

— Vous n’êtes pas en position d’être galant sans ridicule, mon cher. Ainsi, trêve de politesses ; sur ce chapitre, tenez-vous coi.

— Laissez-moi du moins implorer une grâce, madame. La hardiesse dont vous voulez me punir…

Elle éclata d’un rire cristallin.

— Vous punir ? d’où vous vient cette présomption ? Je ne viens pas plus vous punir qu’écouter vos phrases à l’eau de rose.

Et comme je méditais, quoi qu’elle en dît, un madrigal.

— Taisez-vous, reprit-elle. Tout ce fatras