Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/298

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marquise, ou d’amour pour la jolie femme.

Oui, mon geste et mon regard voulaient si bien dire tout cela et d’autres choses encore, qu’elle sourit avec l’indulgence des femmes de tous les temps, pour les folies de tous les genres, pourvu qu’elles en soient l’objet.

— C’est vrai, fit-elle, que vous êtes un enfant et que personne ne vous apprit à vivre.

Elle me regardait avec une ténacité singulière, comme si elle eût voulu s’assurer que j’étais digne de confiance.

— Vous me demandiez tout à l’heure assez lestement le motif de ma visite, dit-elle enfin, en insistant sur ce mot lestement, par un reste de rancune. Je veux bien vous l’avouer : ce n’est rien qu’une fantaisie… et non pas une fantaisie amoureuse (elle retira sa main dont j’essayais de m’emparer.) Une fantaisie de bavarde