Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/310

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» Les finances me firent défaut avant que ma rage de plaisir ne s’éteignît. Il fallut compter, et, comme la princesse Cendrillon, m’enfuir à Alligny avant que mon carosse fût redevenu citrouille.

» J’avais décidé que ce départ serait accompagné de quelque superbe extravagance.

» La fête par excellence du dix-huitième siècle, c’était, comme vous savez, le bal de l’Opéra, et souvent je m’étais donné, pendant une nuit, l’amusement d’encourager, à l’abri d’un voile impénétrable, des romans que je savais fermer à la première page, — d’accepter des médianoches, où les mots plaisants tombaient dru comme grêle avec une verve qu’ils n’auraient osé avoir dans aucun salon. Mais ces incartades, je ne les avais faites jusque-là qu’en bonne force, entourée d’un