Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/311

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rempart d’amis qui m’obligeait à certaine réserve, au milieu même de ma gaieté.

» Cette fois, je pris un grand parti : — Qui sait, me dis-je, si je sortirai jamais de mon tombeau d’Alligny ? (Hélas ! je ne croyais pas dire si vrai !) — Que ma dernière heure soit de celles qui se couronnent de roses et qu’on n’oublie plus !

» Là-dessus, je jetai sur mes épaules et sur mon front le domino le plus simple que je pus trouver, je me masquai jusqu’aux dents, et suivie seulement de ma femme de chambre, qui portait le même costume, je me rendis en voiture de louage à l’Opéra, tandis que mes attentifs de tous les soirs, ma belle-sœur et même mes gens, me plaignaient d’être retenue au lit par des vapeurs