Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/312

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» Comment je rencontrai au milieu de la grosse turbulence des arlequins, des polichinelles, des chauves-souris, des poissardes, des colombines qui se bousculaient dans une ronde infernale, un domino aussi hermétiquement encapuchonné que moi-même, qui m’aborda, me prenant pour une autre ; — comment cette méprise fut mise à profit ; — comment le tutoiement banal, cessant d’un commun accord, ce badinage de l’intrigue fit place entre nous à une causerie presque sérieuse, dans laquelle nous nous découvrîmes tant d’affinités de goûts et de sentiments, qu’au bout d’une heure nous étions des amis de toute la vie ; je renonce à l’expliquer. Vous savez que l’intimité marche à pas de géant au bal masqué. Qu’il vous suffise de savoir encore que, chez mon compagnon, l’émotion empêcha