Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/314

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cerveau dans une garnison maussade, où j’ai végété tout l’hiver, et m’a enlevé à mon service. Si l’on me soupçonnait ici, ma disgrâce serait certaine.

» — Afin d’être bien sûre de ne pas commettre d’indiscrétion, je veux savoir votre nom, avais-je répondu.

» Il parut étonné de n’être pas reconnu, et répondit en hésitant.

» — Fernand d’Artigues. En retour de ma confiance, laissez-moi voir autre chose que vos yeux. Ce sera charité. Le reste de votre visage ne peut les égaler, et je demande un désenchantement.

» J’avais refusé, résisté obstinément à toutes ses prières, et il s’était soumis ; mais vers la fin de la nuit, lorsque je le vis éperdu, au désespoir de me quitter, me demander à