Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’étaient si violemment retombées sur le cœur, qu’elles me firent oublier, un instant, tout ce qui me concernait personnellement et Fernand lui-même.

» Le lendemain, dans la soirée, Lucienne, au retour d’une promenade, accourut effarée dans mon appartement.

» — Ma mère, me dit-elle, je l’ai vu !

» — Qui donc ?

» Une effroyable attaque de nerfs l’empêcha de me répondre. Lorsqu’elle eut repris ses sens, je l’interrogeai et n’obtins que des réponses entrecoupées, incohérentes, comme celles qu’on arrache à la folie. Cependant je compris qu’elle l’avait aperçu dans le parc, et pensant que la frayeur de voir un homme s’introduire ainsi chez moi était la seule cause de cette crise :