Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/56

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inquiétude pour le bonheur futur de son fiancé. Au moment où j’écrivais :

« Reviens dès que l’honneur le permettra et pardonne-moi ma folie, j’en suis guéri, je te le jure ; » ce gage funèbre d’outre-tombe me fut remis : un médaillon brisé, un ruban taché de sang… La vérité implacable m’avait frappé au cœur. Je ne sais plus ce qui arriva.

 

En me réveillant sur mon lit, j’aurais cru à un cauchemar, si Furey, prévenu en toute hâte, Furey hideux de désordre et de douleur, ne se fût trouvé là. Ce corps inanimé lui représentait celui de Gérard (ai-je dit que notre ressemblance physique s’était développée jusqu’au prodige ?) et l’hallucination avait été si complète qu’il fit, en me voyant