Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/58

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On la trouva convenable. Moi, j’aurais voulu meurtrir ce visage impassible, faire couler son sang en même temps que ses larmes. Ne l’avait-elle pas tué ? Mais non, le coupable, le meurtrier, Caïn, c’était moi !

À genoux auprès de Furey, j’aperçus encore une jeune fille en pleurs, comme si toutes ces pompes lugubres l’eussent ramenée aux premiers jours de son deuil d’orpheline.

M. de Brenne se contenait assez pour n’oublier aucun détail de décorum, distribuant les saluts à des indifférents avec sa grâce habituelle, mêlée d’une gravité de circonstance qui réprimait comme malséante toute démonstration naturelle ; il devait bien souffrir ! Plusieurs personnes, en lui témoignant leur sympathie, me jetèrent un coup d’œil de reproche qui voulait dire :