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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/59

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— Que la mort n’a-t-elle pris celui-ci ?

Et mon père ne parvenait pas à dissimuler une expression d’amertume involontaire que je surpris chaque fois. Ses réflexions étaient les miennes. À quoi étais-je bon ? Et pourquoi le bras qui foudroie le jeune chêne ombreux et vivace épargne-t-il, sur le tronc renversé, un pauvre brin de gui stérile ?

Une croix, destinée à perpétuer la mémoire de Gérard de Brenne, mort à vingt-quatre ans, fut plantée dans le cimetière. Mon père déclara que ma vue et celle de ce monument funèbre lui étaient un supplice, et partit pour Paris. Auparavant, il jugea opportun de me rendre compte de l’héritage de ma mère et, par une transaction que je lui proposai, la vieille maison de N*** devint ma propriété. J’y voulais rester enchaîné par ces mêmes sou-