resta que la fleur de marronnier pour compagne unique.
« Je les trouvais bien ensemble. Ce parfum de grâce innocente que la fleur exhale se retrouvait chez la jeune fille, à ce degré supérieur de puissance et d’incarnation que recèle la vie humaine. De plus, elle semblait ignorer son charme aussi bien que la fleur le sien.
« Elle paraissait avoir vingt à vingt-deux ans. Ses cheveux, d’un blond délicat, étaient relevés en masse autour de son front ; mais les plus follets, échappant aux liens, se roulaient, flottants, sur ses tempes et sur son cou. Elle avait des regards d’un bleu pur, qui la disaient innocente ; un front d’artiste, large et bombé ; une bouche rose, à la fois naïve et fine. Cela me rafraichissait l’âme de la regarder ; heureusement, grâce à la foule des promeneurs qui défilaient le long de la terrasse, elle ne me voyait pas.
« Elle s’assit enfin sur le bout d’un banc, près d’une vieille femme qui gardait des enfants, et bientôt elle se mit à parler aux mar-