Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/198

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La jeune femme ne pouvait répondre ; elle pleurait. Elle savait qu’Olivier disait vrai ; elle en était sûre. Être aimée d’Olivier, c’était un bonheur !… Et le rendre heureux ! ah ! bien plus encore ! Mais cela était impossible ; elle ne devait pas. Hélas ! le devoir et le bonheur séparés à jamais pour elle ! Cependant… avait-elle des devoirs encore vis-à-vis de ce mari infidèle, injuste, brutal ? Un moment, elle fut ébranlée ; mais, tout à coup lui apparut le cher visage de Paulette attachant sur sa mère ses yeux vifs et purs.

« Mon enfant ! s’écria-t-elle. Vous oubliez que je suis mère, Olivier.

— Paulette sera ma fille. Nous l’emmènerons aussi. Pourrais-je ne pas aimer votre enfant, Emmy ? Oh ! chère… chère aimée, confiez-vous à moi sans crainte. Emmy ! dites que vous m’aimez.

— Ah !… ne le voyez-vous pas ? Mon Dieu, que je suis coupable d’être si peu forte ! Mais je souffre tant, Olivier ! Quand vous êtes venu, c’est vrai, je pleurais. Mais j’aurai le