Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/212

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cette coupable liaison. En agissant ainsi, elle serait approuvée de tous les honnêtes gens, et s’assurerait des protecteurs. La preuve, c’est que, moyennant ce sacrifice, Mme Denjot se trouverait toute disposée à tirer la jeune modiste de l’embarras où elle se trouvait.

Le chiffre de l’embarras se trouva être de huit mille francs, que promit Mme Denjot ; mais, habilement, en deux termes, afin de tenir Léocadie par l’appât de la seconde somme. En outre, elle lui fit des questions sur son commerce, vit qu’elle n’en savait guère les finesses, lui indiqua de bonnes maisons et proposa ses conseils. Elle se donnait ainsi l’entrée de la maison et le moyen de surveiller l’exécution du contrat. Léocadie promit donc de fermer sa porte à M. Talmant.

Ce n’avait pas été sans verser des larmes, et sans alléguer les tortures d’un cœur déchiré. Mais les choses une fois convenues, la belle modiste se laissa aller davantage, et se montra presque soulagée de ce parti pris.