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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/213

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Certes, M. Gervais était un bel homme, mais on n’en faisait pas du tout ce qu’on voulait, et il avait parfois des moments peu aimables. Jaloux comme un tigre !…

« Et tenez, ma chère dame, l’autre soir il m’a menée voir jouer Othello. J’en avais la chair de poule. Et je me disais : « Te voilà bien, avec un homme capable d’en faire autant. » Oui, oui, je plains sa femme, allez, et pour mon compte je n’aurai pas de peine à… »

Elle se mordit les lèvres. Mme Denjot la quitta, fort contente de son œuvre.

Le lendemain, elle envoyait chez Léocadie son premier commis chargé de remettre les quatre mille francs. Le commis était un grand blond fadasse, mais sournois, auquel, en confidence, Mme Denjot conta l’affaire.

« Quelle admirable femme tout de même ! avait-elle dit comme péroraison. On comprend, à la voir, la folie de mon gendre. C’est dommage ; un homme comme il faut la remettrait dans le bon chemin. »

Puis, en femme pieuse qu’elle était, elle