Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/82

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« Tout cela cependant ne nous préoccupait guère. C’était bien assez d’avoir nos versions à expliquer. Puis, à cet égard, les grands nous donnaient le ton. Ils parlaient dédaigneusement de la robe noire, nous racontaient l’histoire de Galilée, et terminaient en disant d’un air profond que, toutefois, il fallait de la religion pour le peuple et pour les femmes, et que c’était pourquoi l’État payait les prêtres. Pendant les vacances, je m’aperçus bien que cette opinion des grands était aussi celle des hommes, et même il me semblait que ma mère et ma sœur n’avaient pas trop peur de l’enfer et ne croyaient pas à tout cela autant qu’elles voulaient en avoir l’air ; car elles aimaient beaucoup le monde ; et, quand elles allaient à la messe, elles songeaient bien plus à leur toilette qu’à toute autre chose.

« Quand je fis ma première communion, la peur de l’enfer me prit pourtant, en écoutant les terribles menaces de notre catéchiseur. Je fus très-dévot pendant quelques mois ; je