sait aider dans ses fonctions de maîtresse de maison par madame Duval, sa gouvernante, un être passif et doux dont l’autorité était, il faut l’avouer, purement nominale. Elle servait à sauvegarder les convenances, et M. Gilmérin, plein de confiance en sa fille, ne lui en demandait pas davantage.
Quelques dames, Parisiennes pour la plupart, transplantées à Vincennes pendant la belle saison, formaient le fond de cette société, dans laquelle Sosthène Gilmérin se chargeait d’introduire l’élément masculin.
Quoique très-léger d’esprit et fort insouciant de caractère, Sosthène avait le bon goût de ne présenter à sa sœur que le dessus du panier artistique où il se fournissait de bons camarades, c’est-à-dire quelques jeunes gens, plus ou moins inconnus, mais bien élevés, dessinateurs, sculpteurs, vaudevillistes.
Ces messieurs, naissants météores, trouvaient agréable de passer de temps en temps une soirée à la villa hospitalière, d’y faire de la musique, d’y lire des vers sous les regards rayonnants d’une belle fille, qu’on savait indépendante, et en faveur