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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/17

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pas plus sage de choisir un régiment qui serait, peut-être pour longtemps, dans une de ces bonnes villes de province où la vie n’est point coûteuse ?

— Mais dont les plaisirs sont absents, interrompit Judith.

— Où les logements sont abordables et l’alimentation facile ? continua paisiblement Hortense.

— Mon petit intendant, répondit M. de Clarande, nous verrons à te satisfaire, et toi, Marcelle, tu n’as donc pas de préférence ?

— Moi ! fit la troisième fille du colonel avec un rire enfantin, je serai très-heureuse partout où vous me conduirez.

— Tu es une bonne fille ! dit le père en la baisant au front.

Madame de Clarande n’avait rien dit pendant ce petit débat, où se dévoilaient le caractère économe et prévoyant d’Hortense, ainsi que les goûts frivoles et mondains de Judith.

On voyait bien cependant que si l’excellente femme ne parlait pas, ce n’était pas faute d’avoir une opinion.