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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/18

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La sienne, qu’elle ne faisait pas ouvertement connaître, se manifesta par une mimique expressive à l’adresse de son mari.

Celui-ci finit par saisir le sens de ces muettes recommandations, et, d’un ton conciliant :

— Mes fillettes, dit-il, j’irai demain au ministère, je prendrai mes informations, et je vous promets de manœuvrer de façon à vous procurer une garnison excellente… sous tous les rapports.

Les trois sœurs accueillirent cette promesse, l’aînée avec espoir, la seconde avec incrédulité, la dernière avec insouciance, et sortirent ensemble du salon en se communiquant leurs impressions.

Restés seuls, monsieur et madame de Clarande se rapprochèrent du foyer.

C’était un bon ménage, dont vingt-cinq ans d’union avait cimenté le mutuel dévouement, et qui mettait en commun les chagrins les plus minimes de l’existence, comme ses joies les plus attendues.

Une poignée de main longue et chaude fut silencieusement échangée entre ces deux époux,