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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/21

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— Feuillette, mon ami, feuillette… il y va peut-être de l’avenir de ces chères petites.

Et comme sur le chapitre du mariage de ses filles la bonne mère ne tarissait pas, elle développa jusqu’au dîner, au colonel attentif, son petit plan maternel pour conduire les demoiselles de Clarande à accorder leur main aux trois plus brillants officiers du régiment en expectative.

Le lendemain, le premier solliciteur introduit dans le cabinet du chef du personnel, au ministère de la guerre, fut le colonel de Clarande, tout plein d’importance, d’expansion et d’amicale gratitude.

— Tu es satisfait ? lui dit gaiment le chef du personnel ; eh bien ! tant mieux. Cela me dédommagera un peu de tous les mécontents que je suis contraint de faire, bien malgré moi.

— Cependant, dit le colonel, tu es l’équité faite bureaucratie.

— Pour les élus de la liste officielle, peut-être. Pour les évincés, je suis, au contraire, le passe-droit fait homme.

— Ah çà ! mon cher, où m’envoies-tu ?