Aller au contenu

Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’un phénomène positif et rare : le remords vivant, persistant, ne trouvant quelque repos que dans le devoir austère et le sacrifice éternel.

On arrivait à la ville, et l’enfant s’éveillait.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’automne fut exceptionnellement beau cette année, ce qui permit à la famille de Clarande de prolonger son séjour à la Bouletière jusqu’à la semaine de Noël. Aucun incident nouveau ne troubla les derniers mois de cette solitude, chère aux cœurs tristes et aux amours-propres froissés.

Judith éprouvait un sentiment d’horreur à la seule pensée de retrouver dans le monde le commandant Adalbert de Poitevy et la femme qu’il lui avait préférée ; mais, trop fière pour laisser soupçonner un sentiment si peu digne de son orgueilleuse nature, la blonde fille du colonel décréta que la maison de son père se rouvrirait dès leur retour à Vienne.

Elle en fit les honneurs avec un redoublement de grâce hautaine et de condescendance aristocratique, qui acheva de lui captiver tous les cœurs du 17e hussards.

Tous les cœurs !… la belle affaire !… pas un